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Comprendre les contreparties au crowdfunding

Publié par Julien van der Feer le | Mis à jour le

Au coeur de votre campagne de crowdfunding, les contreparties sont le moteur de la collecte. Au-delà de l'adhésion pure et simple à votre projet (qui dépend de votre promotion), elles sont un facteur-clé pour inciter les internautes à devenir des investisseurs. Primordiales, les contreparties varient selon le type de crowdfunding retenu.

1. Les contreparties matérielles, pour du crowdfunding non rémunéré

Dans le cas du crowdfunding non rémunéré (reward-based crowdfunding), ce sont les récompenses matérielles qui incitent les investisseurs. Ce type de financement concerne des PME ou des TPE qui lèvent des fonds sur un projet précis, que ce soit un nouveau produit ou un nouveau service.

Souvent, la récompense-étalon est le nouveau produit lui-même. Le crowdfunding se rapproche alors de l'avance sur trésorerie, qui a l'avantage de fidéliser les futurs clients, en les associant à l'aventure du lancement.

2. Des contre-parties matérielles progressives

Les contre-parties varient par paliers successifs. Les plus petites sommes (à partir de 5 €) peuvent être récompensées par des marques d'attention symboliques comme :

  • un bon de réduction ;
  • un message de remerciement ;
  • le nom du contributeur sur la page de remerciement du site ;
  • une photo du making-off du produit en création.

Il faut porter une attention tout particulière à la récompense correspondant à un apport de 20 €. Il s'agit en effet de la somme la plus utilisée par les contributeurs. Elle correspond aussi à une barrière psychologique au-delà de laquelle l'internaute n'est plus dans l'acte impulsif. La contre-partie pour cette somme peut être :

  • un bon de réduction attractif ;
  • des services premium ;
  • des bonus ;
  • etc.

Des récompenses exceptionnelles doivent être imaginées pour les investisseurs prêts à financer le projet avec des sommes importantes. Ils apprécient le type de récompense " qu'on ne peut pas acheter en magasin " :

  • une invitation sur site ou à la soirée de lancement du produit ;
  • un pass VIP pour un événement de l'entreprise ;
  • un modèle exclusif du produit qui ne sera pas sur le marché ;
  • etc.

3. Crowdfunding avec cession de titres : des parts à votre entreprise

Sur les plateformes de crowdfunding avec cession de titres (equity-based crowdfunding), les investisseurs sont récompensés par des parts de l'entreprise. Pour bien définir la contrepartie, le porteur de projet, avec ses conseillers financiers, évalue la valeur de l'entreprise. A partir de celle-ci, il est possible de définir à quelle part du capital une participation de 1 000 € ou moins donnera accès.

4. Le prêt participatif : les intérêts en contrepartie

En matière de crowdfunding en prêt rémunéré (ou prêt participatif), toute la subtilité de la contrepartie réside dans :

  • la définition du taux d'intérêt ;
  • la durée du prêt.

Il s'agit d'une rémunération classique du capital, sauf que c'est au porteur de projet qu'incombe la liberté de placer le taux, pour être attractif vis à vis des investisseurs.

Pour ces derniers, l'investissement en prêt participatif est considéré comme risqué, même à de petits montants. Selon la Banque de France, 1,3 % des PME peuvent se retrouver en défaillance de paiement. Il faut donc rémunérer le capital à hauteur de ce risque, et à hauteur de la rentabilité à court terme prévue.

Alors que le livret A est rémunéré à hauteur de 1 %, des taux d'intérêt de 5% et plus commencent à être très intéressants pour les investisseurs. Mais certains projets risqués vont jusqu'à 12 % d'intérêts pour collecter des fonds.

Il est conseillé de prendre conseil auprès de professionnels du financement, ou d'une plateforme agréée disposant du statut IFP (Intermédiaire en Financement Participatif) pour être accompagné dans son projet.