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Comprendre les différents types de crowdfunding

Publié par Julien van der Feer le | Mis à jour le
A chaque projet correspond un type de crowdfunding, qui peut différer notamment en termes de contreparties pour l'investisseur.
© Denis Junker
A chaque projet correspond un type de crowdfunding, qui peut différer notamment en termes de contreparties pour l'investisseur.

Le seul terme de crowdfunding englobe un grand nombre de réalités. Les différentes platerformes ont en effet des fonctionnements, voire des philosophies, différentes, si ce n'est diamétralement opposées. Si toutes ont en commun de mettre en relation un porteur de projet et des investisseurs, via une plateforme sur internet, certains ne sont pas adaptés aux entreprises, alors que d'autres représentent, pour les PME, un levier d'avenir de l'investissement.

1. Le crowdfunding caritatif, via les plateformes de don

Le crowdfunding caritatif repose sur le système du don sans contrepartie. Il englobe les levées de fonds de type donation ou mécénat, souvent pour des projets caritatifs, menés par des particuliers. C'est le type de crowdfunding le moins adapté au financement des entreprises, philosophiquement comme légalement. Il concerne plutôt les ONG ou les associations caritatives qui ont besoin d'une plateforme internet pour centraliser leurs donations.

2. Le financement sans contreparties financières (Reward-based crowdfunding)

Avec le reward-based crowdfunding, le porteur de projet conserve la propriété de sa création. Il doit récompenser les contributeurs, qui lui donnent un " présent d'usage ", par un objet ou un service :

  • symbolique (une carte de remerciement pour les petites sommes) ;
  • ou plus conséquent (quand le donateur reçoit l'objet qui a été produit).

Le reward-based crowdfunding est le plus connu, et représente l'essentiel des projets sur les plateformes de financement participatif françaises.

S'il ne concerne pas que les entreprises, ce type de financement est pertinent pour un projet de création d'entreprise : cette création sera alors financée par ses futurs clients. En plus de mobiliser une base de prospects à travers la campagne de financement, la future entreprise :

  • reçoit ce qui peut être considéré comme une avance sur trésorerie ;
  • s'engage à délivrer son produit ou son service aux investisseurs.

3. Le crowdfunding en actions (Equity-based crowdfunding)

L'equity-based crowdfunding représente l'avenir de la levée de fonds pour les PME. L'investisseur est rétribué par des parts de l'entreprise, qui lui donneront accès à des dividendes, ou à une plus-value lors de la revente de ces parts. C'est l'équivalent d'une ouverture de capital, bien qu'à une échelle modérée.

Le montant, plafonné à 1 million d'euros, et l'attention générée par cette levée de fonds sont parfaitement adaptés aux PME ambitieuses qui veulent franchir un nouveau palier.

Ce modèle n'est cependant pas exempt de risques pour les investisseurs, qui pourraient ne pas revoir leur capital :

  • si la PME n'atteint jamais le seuil de rentabilité ;
  • si la PME se retrouve en défaut de paiement.

Pour cette raison, il est recommandé de se tourner vers une plateforme de crowdfunding agréée par l'Etat au statut de CIP (Conseiller en Investissement Participatif).

4. Le prêt participatif (Lending crowdfunding)

L'investisseur en lending crowdfunding est rémunéré par des intérêts. C'est le système du crédit, sans passer par la banque ! Après un certain flou juridique, la législation autorise, depuis le 1er octobre 2014le prêt avec intérêts sans passer par les banques, légitimant ce mode de financement participatif, avec toutefois des limites :

  • le montant par investisseur est limité à 4000 € ;
  • la levée de fonds totale de 1 million maximum.

La durée du prêt et les taux d'intérêt sont fixés au cas par cas, avec une moyenne de 3 à 4 ans et des rémunérations du capital entre 3 et 12 %.