Comment amortir ses investissements
La politique d'amortissements menée par une entreprise constitue un véritable enjeu stratégique pour son avenir et son développement. En matière de comptabilité, les décisions prises par le chef d'entreprise auront des conséquences sur le résultat de sa société ainsi que sur la fiscalité à laquelle elle sera assujettie. Pour optimiser leur résultat comptable et diminuer leur bénéfice imposable, les entreprises disposent de marges de manoeuvre légales principalement basées sur des plans d'amortissements éclairés.
1. Qu'est-ce qu'un amortissement ?
En comptabilité, un amortissement correspond à l'opération par laquelle est constatée la perte de valeur normale et définitive d'une immobilisation, c'est-à-dire d'un certain type de biens acquis par une entreprise et dont l'utilisation entre dans le cadre de son exploitation. Evaluer l'amortissement des immobilisations permet à une entreprise d'estimer l'usure de ses actifs et de déterminer leur durée d'amortissement, qui est généralement basée sur la durée de vie indicative de chaque immobilisation.
2. Les modes d'amortissement
L'autorité fiscale accepte deux modes d'amortissement :
- l'amortissement linéaire : ce mode peut être appliqué à l'ensemble des biens amortissables, mais il s'impose pour les biens non admis au bénéfice de l'amortissement dégressif, les biens d'occasion et les biens dont la durée d'utilisation normale est inférieure à trois ans. Il se caractérise par une annuité constante d'amortissement tout au long de la période d'utilisation du bien.
- l'amortissement dégressif : il s'applique aux biens neufs ayant une durée d'utilisation de trois ans minimum et aux biens définis comme éligibles par le Code général des impôts. Ce type d'amortissement est plus élevé les premières années, avant de décroître.
3. La durée d'amortissement
Sur le plan fiscal, un bien acquis par une entreprise est amorti sur une durée d'utilisation dite "normale", donnée - à titre indicatif - par l'Administration fiscale pour chaque type de biens. En choisissant des durées d'amortissements plus ou moins longues en fonction de ses immobilisations, un chef d'entreprise privilégiera l'amélioration de son résultat ou la diminution de la fiscalité.
4. Immobilisations ou charges ?
Les entreprises sont tenues d'amortir leurs actifs, afin de tenir compte de la déprécation naturelle de leur valeur. En effet, la comptabilité d'une entreprise se doit de représenter fidèlement sa situation réelle. Si de nombreux investissements sont considérés comme étant des immobilisations faisant l'objet d'un plan d'amortissement sur plusieurs années, certains d'entre eux peuvent être assimilés à des charges et, à ce titre, être déduits intégralement du compte d'exploitation de l'exercice en cours. Parmi ces investissements figurent notamment les biens dont la valeur unitaire ne dépasse pas 500 € HT dans les charges : petits matériels, mobiliers de bureau, outillage, logiciels...